Angels Ribé
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Née en 1943 à Barcelone (ES). Vit et travaille à Barcelone (ES).
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3 Points 4, Chicago
1973
5 photographies numérique en noir et blanc, haute résolution, impression sur papier brillant. Acquisition: 2012 |
En 2011, le musée d’art contemporain de Barcelone (MACBA) consacra à l’artiste catalane Àngels Ribé sa première exposition monographique et rétrospective. En el laberint – Àngels Ribé, 1969-1984 1 permit de découvrir et de repositionner sur la scène conceptuelle et de la performance des années 1970, l’œuvre sculpturale, participative, performative et photographique de cette artiste restée plus que méconnue. Dès 1967, Àngels Ribé quitte une Espagne franquiste, pour Paris où elle étudie la sociologie. Et où elle conçoit, dans le cadre de l’atelier du sculpteur Piotr Kowalski, ses premières sculptures et interventions dans l’espace public. 1969 est une année cruciale pour Àngels Ribé. Elle produit une série de pièces dans lesquelles se dessinent ses propositions futures : Acciò al parc (« Action au parc ») ou Laberint (« Labyrinthe ») sont des sculptures muables, souples, éphémères, réalisées dans des matériaux modestes (des longs pans de plastique jaune pour Laberint) ou fonctionnels (un conduit d’aération d’avion pour Acciò al parc), qui engagent la participation et le corps du public. Chaque œuvre étant modifiable par les interactions possibles des spectateurs et l’espace, ouvert ou clos, dans lequel elle est placée. Au début des années 1970, A. Ribé (l’artiste décide de gommer son prénom genré) s’installe à Chicago, puis à New York, participant à l’effervescence expérimentale d’une génération d’artistes en rupture avec la conception moderniste de l’unicité et de la matérialité de l’œuvre d’art, avec le marché, et se « produisant » dans des galeries et lieux alternatifs 2. Àngels Ribé construit, entre interventions éphémères, actions (hors de la présence du spectateur) et performances publiques, un geste provisoire et protocolaire, fragile et politique, où le corps de l’artiste et celui du spectateur sont centraux. Actions et performances dans lesquelles la mise en jeu d’objets ou de matériaux du quotidien, utilitaires, naturels (vent, écume, lumière, ombre…), dans des contextes anachroniques, vient déciller le visible dans l’impalpable d’une perception et fait affleurer le plus mince invisible des phénomènes . Nombreuses sont les actions conçues par Àngels Ribé qui restituent au sensible à la fois un espace mental et sensoriel. Dans sa série 3 Points (1, 2, 3) à laquelle appartient 3 Point 4, Chicago (1973-2013), l’artiste fait apparaître une ligne géométrique par la position fixe ou le mouvement de son corps : celui-ci formant un ou une succession de triangles. Dans l’action 3 Point 4, le déplacement du corps de Ribé sous une ligne matérialisée par un ruban de Scotch noir, reposant sur sa tête, dessine une forme triangulaire, qui apparaît et disparaît pour se reformer, par l’interaction des trois « éléments » nécessaires que sont le corps de Ribé, le sol et cette bande flexible. L’artiste géométrise le monde et en donne la mesure humaine. Marjorie Micucci 1 L’exposition En el laberint – In the labyrinth, Angels Ribé 1969-1984 s’est déroulée du 15 juillet au 23 octobre 2011, sous le commissariat de Teresa Grandas. 2 Dans son texte The Poetics of Resistance, pour le catalogue de l’exposition En el laberint, Teresa Grandas souligne combien les performances et les actions photographiées par Àngels Ribé ont été montrées dans les hauts lieux de la scène artistique alternative, tant à New York qu’à Chicago ou Montréal. Ainsi la N.A.M.E à Chicago, ou la Vehicule Art Gallery à Montréal. Ou la Store Gallery, à New York, au 3 Merce |
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