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Stanislav Filko dit Stano Filko

Né en 1938 à Velka Hradna (SK). Vit et travaille à Bratislava (SK).


Absolut Nothing

1967
Acquisition: 2007


Stano Filko est un artiste historique de la scène slovaque, ses œuvres figurent dans plusieurs collections publiques internationales (Guggenheim, New York ; National Gallery, Prague). Après un passage à l’École d’arts appliqués de Bratislava à la fin des années 1950, il poursuivit sa formation à l’Académie des arts de 1960 à 1965 où il commença la peinture monumentale. Dès 1964 il entame la conception d’environnements puis rejoint le groupe « Happsoc » (contraction de Happy socialism), formé autour de Zita Kostrova et Alexander Mlynarczik, qui développaient localement une forme autour de l’objet-happening inspiré de leurs contacts avec les Nouveaux Réalistes à Paris, et notamment Pierre Restany et Yves Klein.
Filko s’inspire de l’architecture moderniste, du situationnisme et d’une philosophie « existentielle » que les intellectuels slovaques inventèrent comme antidote au matérialisme du léninisme. Les titres de ses Œuvres de cette époque sont pleins d’allusions à la cosmologie et à l’imaginaire cybernétique, par exemple
« Environnement universel » et « Poésie de l’espace cosmique ».
Il développe ainsi un amalgame original de stratégies Fluxus, d’adaptation pop et de critique du fonctionnalisme.
Deux « near-death experiences » marqueront son travail, à partir de la fin des années 1960 et le teinteront de références à la philosophie transcendantale, à la cosmologie et à la métaphysique. Travaillant à un système de catégorisation, toute l’œuvre de Filko est stimulée par les conflits et contradictions qui animent le système de représentation de l’art, qu’il identifie à la vie elle-même.

De 1977 à 1980, il écrivit 4 manifestes, en forme de paraphrases et de critiques des textes des conceptuels américains. Dans le premier, il inscrivit ceci :
« Par la transcendance qui émane des frontières du monde objectif, nous devenons sensibles au vide infini dans lequel nous déployons notre pensée ».
C’est peut-être les 4 bords d’une simple feuille de papier qui symbolisent ce monde objectif, fini, au-delà duquel notre pensée tombe dans le vide infini.

Carole Billy.