Né en 1938 à Appenzell (CH)
Vit et travaille à Saint-Gall (CH)
1980
série de 5 photographies
41,5 x 51,5 cm chaque
Acquisition: 2006
Singulier personnage que Roman Signer. Cet artiste éminemment suisse, après un apprentissage de dessinateur en bâtiment, passe par l’École des Beaux-Arts de Zurich et par celle de Lucerne, et enfin par l’Académie des arts de Varsovie. Très indépendant, défendant une pratique peu académique, « sculpteur des quatre éléments », il décline son travail depuis une trentaine d’années selon un vocabulaire trivial et poétique. L’usage immodéré de l’explosif tout comme son intérêt très grand pour les hélicoptères électriques et les kayaks de rivière transforme sa pratique quasi ludique en une interrogation essentielle sur les fondements de l’art : le temps, le mouvement.
Artiste en performances ou en actions, il est fasciné par tout ce qui coule et explose, tout ce qui éprouve les lois de la physique et de la temporalité. Conçues comme des micros événements ou des anti-performances, ses œuvres
fonctionnent fréquemment comme une vérification des effets induits par des causes plus ou moins naturelles, sortes d’expérimentations dont les tenants et les aboutissants nous échappent.
On retrouve chez Signer les préoccupations spatiales classiques de la sculpture : espaces de vides qui séparent les volumes, occupation de l’espace, travail sur la matière. Néanmoins, dans cet art du ratage, du fiasco magnifique, du spectaculaire désintégré, le travail de Signer réside surtout dans la temporalité : temps de l’événement, de l’observation et de l’attente. Interventions directes sur le cours des choses, ce travail nous ramène à un réel que notre époque elle-même ne cesse de mettre en équation, en rappelant que le présent est mouvement, et en introduisant un doute sur notre croyance aveugle en une possible prévision du cours des choses.