Né en 1932 à Leverkusen (DE)
Décédé en 1998 à Berlin (DE)
1961
Technique mixte sur toile
200 x 120 cm
Actuellement en dépôt : Musée départemental d'art ancien et contemporain, Epinal
Acquisition: 1984
Toute la production de Wolf Vostell est marquée par une quête de liberté artistique absolue, qui atteint son point culminant dans les happenings du mouvement Fluxus, dont il est un des co-fondateurs au début des années 1960. Les œuvres de l’artiste contiennent toujours une certaine violence censée traduire les erreurs et les passions de la société. En effet, Vostell désire faire fusionner l’art et la vie. Par des actes simples, il veut susciter la réflexion du spectateur. Dès 1954, il propose une nouvelle forme de récupération du réel au sein du groupe des Affichistes, qui rassemble des artistes comme Raymond Hains et François Dufrêne. Vostell développe alors ce qu’il appelle le principe du «dé-coll/age», qui se matérialise par l’utilisation d’affiches déchirées et décollées des murs de la ville. Plus largement, cette méthode de travail participe de l’effacement, du recouvrement et du détournement des médias. Des œuvres comme Grosse Sitzung mit da (1961), constituée d’affiches publicitaires lacérées, suivent le principe du décollage sauvage. Cette échappée dans le réel nie toute mythologie de l’acte créateur. Vostell étend ce procédé de fragmentation à toute la réalité quotidienne urbaine en utilisant des voitures, des postes de radio ou encore des téléviseurs. Ces objets sont confrontés de manière inattendue afin d’engendrer, par leur détournement tragique, des chocs émotionnels.
Sophie Richard