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Jean Vérame

Né en 1936 à Gand (BE)
Vit et travaille à Paris (FR)


Sans titre

1984
Photographie couleur, tirage cibachrome
100 x 120 cm
Acquisition: 1985


Depuis 1976, une grande partie du travail de Jean Vérame se déroule dans les espaces rocheux des déserts inhabités, en Égypte, au Maroc ou
au Tchad. Située aux confins du monde habité, son œuvre apparaît surtout, au regard du public, par la médiation de la photographie ou de la vidéo. Comparée aux productions d’autres représentants du Land Art, comme Richard Long, Robert Smithson ou Andy Goldsworthy, celle de Vérame étonne d’abord par l’artifice de ses couleurs saturées (bleu, violet, rose), formant un contraste extrêmement violent avec les teintes naturelles des paysages minéraux qui lui servent de support. Les quatre photographies restituent bien l’aspect spectaculaire et séducteur de ces coloriages cyclopéens. Ces pièces sont à la fois des œuvres (puisqu’elles recèlent leur propre qualité plastique) et des traces : le témoignage d’une action in situ. Quant à la maquette, bien que sa palette et sa thématique soient très proches de celles des paysages peints, elle relève d’une autre pratique de Vérame, celle des travaux d’ateliers dont l’artiste, qui est également peintre, sculpteur et verrier, n’est pas avare. La dimension décorative du projet général n’est pas totalement exempte de préoccupations politiques ou éthiques. L’artiste célèbre la paix et la liberté (en se référant à la victoire d’Hissène Habré contre Kadhafi au Tibesti, en 1987, par exemple). Son œuvre entend aussi capter «la vibration naturelle du cosmos» et «quelque chose, qui est la richesse virtuelle de tout être humain.»

Olivier Goetz