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Le temps des vanités

« Ce crâne que je contemple, sait-il qu’il réfléchit ma mort ? »
Intarissable énigme du crâne qui symbolise la vie, et sa fin. André Malraux estimait que « l’homme est né lorsque pour la première fois, devant un cadavre, il a chuchoté : pourquoi ? ». Né à la prise de conscience de sa mort, il ne cesse depuis de s’interroger.

L’iconographie du crâne apparaît dès le Moyen Âge, connaît un premier âge d’or au XVème siècle, avec les Vanités de la peinture européenne, et resurgit de façon obsessionnelle dans la deuxième partie du XXème siècle.
Si dans l’art classique, le crâne accompagne une représentation de la mort généralement sereine et sublimée, puisqu’elle est encore vécue et promue par l’Eglise comme un passage vers la vie Eternelle, l’affaire est radicalement différente dans l’art contemporain : il nous frappe par sa violence, il est devenu l’ennemi, l’agresseur.

Réflexion sur le temps et la disparition, l’iconographie de la vanité s’est largement diversifiée sous l’influence des grands charniers des dernières guerres ainsi que de l’explosion de la société de consommation. Obsédées par l’accélération du Temps, nos sociétés occidentales rêvent d’Apocalypse et de cataclysme de tous ordres.

Qu’il s’agisse d’œuvres vidéo, de photographies, de performances, de sculptures ou d’installations, le motif de la vanité fait preuve d’une étonnante actualité.. Cet intérêt contemporain pour la représentation de la fuite du temps, de l’instabilité et de la métamorphose révèlent-ils la superstition ? la peur ? le retour au mystique, ou l’hymne à la vie ?

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