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Niele Toroni

Né en 1937 à Muralto (CH)
Vit et travaille à Paris (FR)


Empreintes de pinceau n°50 répétées à intervalles réguliers de 30 cm

1983
Glycérophtalique sur toile
200 x 140 cm chacune
Actuellement en dépôt : Musée départemental d'art ancien et contemporain, Epinal
Acquisition: 1984


Niele Toroni reste rigoureusement fidèle à un principe élaboré en 1967 au sein du groupe BMPT (Buren, Mosset, Parmentier, Toroni). Sa méthode de travail définit littéralement ce qui est donné à voir : des empreintes de pinceau de 5 cm de large appliquées à intervalles réguliers. La peinture ne délivre aucun message et n’est rien d’autre que ce qu’elle est matériellement. La simplicité évidente de ce que l’œuvre donne à voir peut être déconcertante. Mais l’art de Toroni découle d’un questionnement fondamental de la peinture en tant que médium artistique pour tenter d’établir son autonomie et de l’affranchir ainsi de toute représentation. La relation à l’espace environnant et au regard du spectateur est primordiale, puisqu’elle permet à l’œuvre d’évoluer sans cesse. Le travail minutieux et répétitif de Toroni est une forme d’appropriation de l’espace. L’artiste investit des salles entières ou des détails architecturaux, mais aussi des bandes de tissus, du papier ou des ensembles de toiles, comme dans Empreintes de pinceau n°50 répétées à intervalles réguliers de 30cm (1983). L’art de Toroni est rigoureux et pourtant jamais monotone. Les traces de peinture soulignent la réalité d’un support, d’une couleur, d’une forme. Le «travail/peinture» de l’artiste révèle autant le peint que le non-peint. En ce sens, Toroni travaille sur les limites de la peinture à partir d’une méthode.

Sophie Richard