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Peter Robinson

Né en 1966 à Ashburton (NZ)
Vit et travaille à Berlin (DE)


Strategic Plan - First We take Manhattan

1997
Acrylique sur papier
106,5 x 184 cm
Acquisition: 1998


Après des études de sculpture à l’école des Beaux-arts de Canterbury, Peter Robinson apparaît bientôt sur la scène artistique néo-zélandaise, puis australienne et expose ensuite en Europe et aux États-Unis.
Son travail se situe entre peinture, sculpture et médium contemporains. Ses installations et peintures se référent au double héritage culturel de l’artiste, Maori et européen.

Robinson avait dénoncé le système et le marché de l’art en Nouvelle Zélande, où l’art maori jouissait d’un considérable effet de mode, largement soutenu par un marché privé bientôt rejoint par les commissions publiques. Robinson s’était alors déclaré lui-même artiste maori, en revendiquant les 3,125% de sang que lui avait légués un lointain ancêtre, tout en se présentant à l’extérieur comme artiste néo-zélandais qui exploite son exotisme dans le marché occidental.

La série de tableaux “Strategic Plans” a été initiée en 1996, à l’issue de plusieurs séjours de l’artiste en Europe et aux États Unis. L’idée de cette série est d’analyser et d’exploiter avec ironie les mécanismes du marché de l’art européen et constitue en même temps le revers du processus de la colonisation.
C’est le regard d’un néo-zélandais qui régit le tableau : ainsi, l’utilisation d’un langage transcrit phonétiquement, faussement naïf, les images représentant des monuments historiques caractéristiques sont mélangées à ses propres référents, peinture traditionnelle et langage maori. Au-delà, il s’agit de conquérir le pays en question, ses produits, ses habitants et son patrimoine par une stratégie adaptée : “we take manhattan and then we eat quiche lorraine” “always attempt to speak the local tongue”…, et par là même, de retourner le processus de colonisation. Cette peinture a été réalisée par l’artiste particulièrement pour Metz. Cette série rejoint ainsi des travaux antérieurs de Robinson, qui par exemple proposait à la télévision lors de la 2ème Biennale de Johannesburg, de vendre des monuments du régime d’apartheid à une vente publique ou mettait en vente, dans son installation “Box”, la Tour Eiffel ou la porte de Brandenburg. Robinson joue ainsi avec la notion d’exotique, en retournant des processus et notre perception, en rendant soudain étrange ce qui nous est familier.