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Lee Friedlander

Né en 1934 à Aberdeen, Washington (US)
Vit et travaille à New York (US)


Washington DC

1976
Photographie noir et blanc, tirage argentique
28,5 x 19 cm
Acquisition: 1991


Admirateur d’Eugène Atget, Lee Friedlander s’inscrit dans la lignée des photographes de paysages urbains américains, tels Walker Evans et Robert Frank. Il regroupe ses sujets par thèmes : rue, portrait, autoportrait, paysage, nu. Ses clichés portent la marque de l’instantanéité, de l’immédiateté de la prise de vue, sans toutefois concéder à une reproduction facile et sentimentale des êtres et des choses. En opposition à une confrontation directe, il s’attache à un mode de présentation sous forme de livre – «Les livres sont les meilleurs moyens de regarder la photographie» (Lee Friedlander) – qui lui permet d’intervenir sur le sens de lecture, de créer une narration, une interaction entre les images, tout en laissant une grande liberté de contemplation au spectateur.
Ses photographies ne relèvent ni du reportage ni d’une esthétisation du réel, elles présentent leur sujet dans leur totalité, sans l’isoler de son contexte. Cependant, dénués de perspective, les différents plans s’imbriquent, et font ressortir les détails comme des éléments sans référent. Friedlander s’attarde sur les rythmes, l’éclatement ou le chaos des lignes entremêlées, fractionnant l’image comme peut le faire un collage, jusqu’à saturation de l’espace (série Sonora Desert ou Flowers and Trees).
Ses portraits de personnalités célèbres ou de monuments historiques, ne sont pas des hommages à la gloire et donnent des États-Unis une nouvelle image sans prétention idéologique ou symbolique. Les modèles photographiés de manière neutre, sans émotion, prennent un aspect anonyme et banal, l’effet esthétique n’est pas recherché. Pour cette raison, Friedlander dit avoir le même regard que celui de Flaubert, transposé à la pratique photographique.

Anne Langlois